© LONELY_ANGEL

AGE ♣ 26 ans DATE & LIEU DE NAISSANCE ♣ Le 10/11/1983 à Phœnix, Arizona ORIGINES ♣ Américaines & irlandaises ÉTUDES/EMPLOI ♣ Écrivain GROUPE ♣ Agitated

Le 16 Mai 2010 , Paisley

Je suis arrivé il y a quelques jours. Cet endroit est paisible, simple et je peux enfin échappé à cette vie infernale que m’offre la célébrité. Cela fait plus de deux ans que je n’ai plus de, ce que l’on appelle communément, « vie privée ». Je ne suis pas acteur, non. Ce n’est pas tant mon visage et mon physique que l’on remarque en premier. Je ne suis pas chanteur, non plus. Les rares fois où j’ose monter sur scène, c’est lors de soirées karaoké et c’est une catastrophe. Bien évidemment, dans ces cas-là, j’ai souvent bu. Non, je ne suis rien de bien « extraordinaire », ni fils de milliardaire, ni mannequin, ni couturier … je suis écrivain. Beaucoup doivent se demander pourquoi ma vie est donc si « infernale », pourquoi suis-je incapable d’avoir une vie privée … Tout simplement parce que mon premier roman policier a fait un terrible carton dans ce magnifique pays qu’est les États Unis, et que ça apporte son lot d’avantages, mais également son lot d’inconvénients. J’ai reçu le prix nobel de littérature, le prix Goncourt, le prix Edgar Allan Poe ainsi que le prix National Book award … et j’en suis fier. Très peu d’auteurs arrivent à obtenir ces prix, ne serait-ce que de leur premier roman. J’ai eu énormément de chance, et je serais bien ingrat que de me plaindre de ces récompenses. Mais comme je l’ai dis, il y a des inconvénients plus que gênants.

J’ai toujours été, depuis tout petit, fasciné par les livres. Je pense même pouvoir dire, si ce n’est pas exagérer, que j’ai d’abord appris à lire avant d’apprendre à marcher. J’aimais les aventures que les héros vivaient. J’aimais le suspens, les mystères, les enquêtes, l’imagination débordante qui pouvait nous envahir … je m’échappais dans chaque bouquin, rêvant d’être ces héros. Ça me permettait aussi de m’éloigner des cris, des coups et des insultes. Mon père était quelqu’un de très dur, très sévère et sa manière de vous donner des leçons s’apparentait à des coups de fouets … J’en ai reçu plus que de mesure. Là non plus, je ne tiens pas à m’étaler sur ce passé. Je lui ai pardonné depuis longtemps, et à présent, nos relations restent « neutres ». Je lui écris de temps en temps, je lui envoie également de l’argent, car il n’a pas oublié qui « j’étais ». Mais les visites se font rares, si ce n’est « jamais ». Quant à ma mère, c’est un épisode dont je n’aime pas parler … elle est décédée quand j’avais 11 ans, des suites d’une longue maladie. Inutile de tergiverser dessus plus encore …

Je ne parle pas facilement de moi. Quand je rencontre des gens, je suis plutôt « sauvage ». Oh, je peux être drôle, ça oui, on me l’a souvent dit, et très serviable et sociable. Je parle assez « aisément » , mais je ne partage rien de ma vie. Personne ne le sait, mais c’est en lisant mes romans qu’on peut prétendre en apprendre d’avantage sur moi. Je suis quelqu’un de mystérieux et secret, et même si l’idée me plait telle quelle, je dois dire que c’est surtout parce que j’ai du mal à accorder ma confiance aux gens. Cela dit, une fois qu’on l’a gagné, c’est pour la vie.

J’ai commencé à écrire à mes 8 ans. Ce n’était qu’un journal à la base. Puis, des idées ont commencé à germer. Je les copiais au fur et à mesure. J’avais l’impression que ma tête allait exploser tellement mon imagination débordait. J’étais excellent en français à l’école, et on me répétait souvent que plus tard, j’en ferais mon métier. Je savais, apparemment, manier les mots comme personne. Ce fut mon premier compliment, celui qui me poussa à penser: pourquoi pas? Ensuite, j’ai écris quelques « nouvelles ». Des petites histoires, sans véritablement d’importances. Je n’avais pas précisément d’idées sur ce que je souhaitais écrire. Pas d’histoires digne de ce nom qui puisse m’inspirer totalement. Plus je grandissais, plus le monde « policier » me fascinait. Un monde angoissant, rempli de suspens et de terreur … le genre de roman qui plait, qui accroche et qui apporte une adrénaline certaine. Savoir toucher son lecteur, c’est ce qui compte le plus … J’avais 18 ans quand l’idée m’est venue … quand j’ai commencé à écrire mon premier roman, Attaques dans le Montana, simple mais qui veut tout dire. Je ne pensais sincèrement pas qu’en tentant de le publier, ma vie changerait du tout au tout du jour au lendemain. Un jour, j’étais un serveur quelconque, à l’air vagabond et rebelle, et le jour d’après, j’étais l’un des écrivains les plus réputés du pays. La célébrité … c’était une chose à laquelle je n’avais jamais pensé. Ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Pour moi, ça n’existait que pour les « stars », les acteurs, les chanteurs … mais je me fourvoyais. Conférences de presse, interviews, promos … et même des propositions d’adaptation cinématographique … c’était devenu mon quotidien. Impossible de sortir dans la rue sans qu’on ne me reconnaisse. Impossible de sourire, de faire le moindre geste « sympa » envers quelqu’un sans que ça paraisse dans les journaux avec en gros titre: « Adrian Roberts, amoureux? ». Autant vous dire que deux ans ainsi, c’était juste insupportable pour moi. Pour quelqu’un de discret, de secret et de calme … il fallait que je m’éloigne de tout ça. Surtout si je voulais écrire mon troisième roman. Surtout si je ne voulais pas perdre ce goût, cette passion pour l’écriture … j’avais besoin de calme.

Le choix de Paisley peut paraitre étrange, pourtant il est simple. C’est loin de la Californie, loin des Etats Unis, loin de beaucoup de choses. Un autre pays, une autre culture, un autre univers et j’avais bien besoin de ce changement. C’est mon agent qui m’a trouvé cet endroit. Il a bien compris à quel point j’avais besoin de souffler. J’y suis donc depuis quelques jours, et j’avoue m’y plaire. Personne ne me reconnait, je peux donc bosser sur mon prochain roman tranquillement. Je fais de nouvelles rencontres intéressantes, bonnes et mauvaises. Et j’ai le pressentiment qu’ici, je trouverais l’inspiration et que ma vie va changer …

Je loge chez une habitante, Elizabeth March, qui a l’habitude d’héberger des brebis perdues comme moi. Elle a fait de sa demeure un endroit chaleureux et accueillant. J’avoue être légèrement froid, distant et sarcastique avec elle … elle me le rend bien, malgré son air fragile. Pourquoi? Je l’ignore … il y a quelque chose chez elle qui me fascine, qui me terrifie et qui m’attire. Sûrement que j’agis ainsi par auto-défense … A voir …

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