ACTE UN •• celle qui détestait tout le monde et celui qui était bizarre.
« Un gâteau sec ? » le bus était bondé. A croire qu'en ce vingt-deux mai, toute l'Ecosse voulait se rendre au fin fond du pays. Depuis Glasgow, Emrys avait écopé d'une voisine. Elle ne parlait pas, et lui non plus. Mais quand il sorti un paquet de son sac et commença à grignoter un peu trop bruyamment, il sentit le regard de la jeune femme sur lui. Alors il décida de faire honneur aux bonnes manières, une fois n'est pas coutume, et lui avait tendu le paquet, fier comme un coq. « Non. » elle lui avait répondu sèchement, sans une once de manières. Ce qui pour Emrys, signifiait qu'il ne pouvait s'empêcher de marmonner dans son coin « Merci, mais c'est gentil. Oh mais de rien, c'était la moindre des choses de proposer... » « PARDON ?! Je me passerai de tes sarcasmes, MERCI. » elle avait presque hurlé, si bien que tout le bus jetait des regards furtifs dans leur direction. Emrys plongea son regard par la fenêtre, et lança, nonchalamment « Excuses moi, mais ce n'est pas de ma faute si tu possèdes l'amabilité d'un phoque transgénique. » Elle ne prit même pas la peine de répondre. Ce genre de gars, valait mieux les éviter selon elle. « T'es en période rivière rouge ou t'aimes tout simplement trop frigide pour adresser ne serait-ce qu'un mot gentil à tout être humain croisant ton chemin ? » « Et toi, t'es bête ou ton passe temps dans la vie c'est de tirer des conclusions hâtives sur les gens parce que t'es frustré par ton caniche mexicain ? Tu sais que t'as la délicatesse d'un castor peroxydé ? Oh et puis va te faire voir ! » Elle était énervée. Lui, pas du tout, si bien qu'il se permit même de lâcher le paysage pour poser ses yeux sur elle, sourire en coin. « Emrys, enchanté. » « T'es bizarre comme gars toi. »

ACTE DEUX •• la femme fatale et le schizophrène paranoïaque.
« Oh mon dieu, par pitié, j'espère que c'est une blague. » et voilà que ces deux là venaient de se retrouver au même motel, voisins de chambre. Alors qu'Emrys sortait de la sienne pour aller faire un tour, la jeune blonde qu'il avait rencontré dans le bus voulait prendre possession de celle que venait le lui attribuer le gérant. Le destin s'acharnait à les réunir. « Apparemment pas. » « La poisse. » Le brun, presque vexé, s'approcha d'elle, et se posa sur le mur, tout en lui faisant face « Toujours de très bonne humeur toi. » « Seulement quand t'es dans les parages ! » « Eh bien, malheureusement pour toi, j'ai l'impression que tu vas pas l'être souvent à partir de maintenant. » La jeune fille ne put s'empêcher de souffler, exaspérée par ce mec, et le genre humain en général. Pour toute réponse, elle se décida à entrer dans sa suite miteuse, mais lui n'en avait pas fini. Avant qu'elle n'ait pu s'enfermer et profiter d'un peu de calme, il bloqua la porte avec sa main, tout en esquissant un sourire forcé. « Pas décidée à me dire ton nom ? » « Justice. Maintenant, dégage ! » Elle lui claqua la porte au nez. Quelle femme insupportable. Mais il n'avait pas le temps de rester plus, à peine arrivé, Keith venait de lui confier une mission. Peut être aurait-il besoin d'un psychiatre ici aussi... Quoi qu'il en soit, le destin n'en avait pas fini de les réunir, mais ça, aucun des deux ne s'en doutait.